Vol. 6, Issue 11, Part F (2020)

Abstract
Suite aux perturbations dues à l’homme comme les défrichements suivis de mise en culture, la pratique des feux de brousse, de pâturage, de collecte de bois, de fourrages ligneux et de plantes médicinales, la végétation n'arrive plus à assurer les divers rôles qu'elle jouait pendant la période de jachère. Ainsi, les pratiques et perception paysannes de la jachère ont été déterminées à travers des enquêtes effectuées auprès des chefs d’exploitation agricole. Les processus de reconstitution de la végétation ont été abordés en mode synchrone sur la base de relevés dendrométriques effectués dans les champs, les jachères d’âges échelonnés de 1 plus de 20 ans et dans les formations forestières naturelles sur les principales unités de milieux faisant l’objet d’utilisation agricole à savoir les sols gravillonnaires et les sols sans gravillons. Pour le paysan, la jachère est une terre qui est fatiguée, envahie par les mauvaises herbes, improductives, et laissée en repos pour se reconstituer. Les principaux indicateurs de remise en culture sont l’augmentation de la densité et la grosseur des tiges des ligneux tels que Terminalia macroptera, Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum, et l’apparition d’herbacées telles que Pennisetum pedicellatum, Loudetia togoensis, Andropogon amplectens, Andropogon gayanus. Les plus fortes densités de tiges ligneuses sont rencontrées dans les jachères de 1 à 10 ans sur les sols gravillonnnaires et de 11 à 20 ans sur les sols limoneux. Les espèces arbustives telles que Guiera senegalensis, Securinega virosa, Combretum micranthum, Combretum nigricans, Combretum ghasalense, Acacia macrostachya, Annona senegalensis sont les plus abondantes dans la végétation des jachères de M’Pèrèsso. Le raccourcissement de la durée de la jachère à moins de 20 ans dans le terroir notamment à cause de la culture du coton favorisera la prolifération des espèces arbustives et défavorisera les espèces arborées.